OPÉRATION DE MYOPIE PAR PKR
L’opération de myopie PKR par laser de surface (Photo Kératectomie Réfractive) est la plus ancienne chirurgie laser de la myopie. La PKR, l’épiLasik, le Lasek ont été utilisés à travers le temps. Ces deux dernières techniques n’ont pas fait la preuve d’une efficacité supérieure à l’opération de myopie par PKR. Elles sont abandonnées.
– Qu’est-ce que l’opération de myopie PKR ?
L’opération de myopie PKR se fait par un laser de surface. C’est la voie d’abord de la cornée pour l’opération de la myopie par laser la plus ancienne (1987). Le recul est donc très important. Cela n’empêche pas d’utiliser en laser de surface PKR les techniques les plus modernes pour l’opération de la myopie.
L’épithélium est la couche la plus superficielle de la cornée. Avant de débuter l’opération de la myopie PKR on le retire pour traiter la cornée en surface. L’épithélium va se reformer et cicatriser définitivement en quelques jours. Dans le Lasik effectué pour une opération de myopie on découpe un volet cornéen dans l’épaisseur de la cornée avec un laser femtoseconde. Dans une opération de myopie PKR il n’y a pas de découpe de volet cornéen, ce qui diminue les risques inhérents au volet.
– Quand l’opération de myopie PKR est-elle indiquée ?
L’opération de la myopie PKR par laser de surface trouve essentiellement son intérêt dans les cas de cornée irrégulière ou de cornée ultra-fine inférieure à 500 microns d’épaisseur. Ces cornées contre-indiquent de façon absolue le lasik classique. Et même le lasik femtoseconde avec une coupe mince du volet. Dans une opération de myopie PKR, du fait de l’absence de découpe du volet cornéen, l’ablation par le laser va être effectuée moins en profondeur. Il est ainsi possible d’économiser un quart d’épaisseur de cornée par rapport à un lasik pour une opération de myopie identique (soit environ 100 microns). L’opération de la myopie PKR par laser de surface va donc de compenser la finesse de la cornée de départ en préservant une épaisseur de cornée résiduelle suffisante.
Le laser de surface (PKR) est aussi intéressant dans l’opération de la myopie pour les activités professionnelles et sportives à haut risque de traumatisme oculaire. La création d’un volet cornéen par Lasik rendant l’oeil plus exposé aux chocs.
En cas de sécheresse oculaire elle permet aussi d’avoir moins de répercussions dans les suites immédiates.
Quels sont les avantages de l’opération de myopie PKR par rapport au lasik ?
L’opération de myopie PKR offre une certaine sécurité
Il n’y a pas de création du volet cornéen comme dans une chirurgie de myopie par Lasik. Il n’y a donc pas de risque pendant l’opération de mauvaise découpe du volet et pas de risque post-opératoire de déplacement du volet. La limitation post-opératoire est modérée en ce qui concerne l’activité sportive, la piscine ou les bains de mer. Il n’y a pas de risque si l’on se frotte les yeux.
L’opération de myopie PKR laisse une épaisseur de cornée résiduelle plus grande
Il y a donc une plus grande solidité de la cornée. Le risque d’ectasie liée à une cornée rendue trop fine ou à la méconnaissance d’un kératocône fruste est quasiment supprimé.
L’opération de myopie PKR entraîne moins de sécheresse cornéenne
Cette diminution de la sécheresse oculaire se manifeste dans les suites immédiates. Au bout de quelques mois la sécheresse est identique à celle entraînée par le Lasik.
Quels sont les inconvénients de l’opération de myopie PKR par rapport au lasik ?
Essentiellement la durée de la récupération visuelle, 5 à 7 jours au lieu de 24h.
Des suites moins confortables que pour le lasik, voire douloureuses.
Le délai d’une reprise en cas de résultat insuffisant. Il faut attendre 6 mois à un an au minimum. La reprise ne peut se faire qu’avec une PKR. Le taux de reprises est cependant rare avec un chirurgien expérimenté.
Le risque de haze, voile cornéen pouvant brouiller la vue pendant des mois. Il est spécifique de l’opération de myopie PKR et n’existe pas en Lasik.
La difficulté de l’opération d’une myopie forte par PKR. Le résultat étant moins précis et le risque de haze augmenté.
Est-il possible d’effectuer une opération de myopie PKR personnalisée comme avec le Lasik ?
Ce qui change par rapport au lasik est la voie d’abord de la cornée superficielle sans découpe de volet dans le laser de surface. Alors qu’elle est profonde après découpe d’un volet par laser femtoseconde dans le lasik. Dans l’opération de la myopie PKR le laser effectué étant exactement le même que pour un Lasik le résultat sera identique. Du moins pour une myopie faible et un astigmatisme modéré.
Un traitement optimisé avec les techniques les plus modernes de la myopie, de l’astigmatisme et des aberrations optiques est possible. Il est souhaitable pour économiser la cornée et obtenir une meilleure qualité de résultat visuel.
Quels sont les progrès récents en matière de chirurgie de la myopie par laser PKR ou Lasik ?
Le souci de la sécurité de l’intervention est le premier impératif.
Cela signifie la recherche de l’absence de complication et d’effets secondaires après toute chirurgie de la myopie.
– Les meilleurs « eye trackers » sont mutidirectionnels et rotationnels c’est-à-dire qu’ils permettent de poursuivre les mouvements de l’oeil pendant le traitement non seulement dans un plan horizontal et vertical mais aussi dans ses mouvements de rotation pour plus de sécurité (limitant le risque de décentrement du traitement) et plus de fiabilité dans les résultats.
– De nouveaux programmes ’tissue saving’ permettent de laisser le maximum de cornée résiduelle après traitement pour conserver une architecture de cornée la plus résistante possible.
Le ‘t’ssu saving’ permet dans tous les cas d’opération de myopie, d’optimiser les résultats en effectuant une zone optique la plus large possible limitant le risque d’effets secondaires. La zone de traitement va couvrir la taille de la pupille lorsqu’elle se dilate en lumière atténuée. Or on sait qu’effectuer une zone de traitement large oblige à creuser plus. Ce creusement est opportunément diminué par le ’tissue saving’.
L’optimisation du résultat est le deuxième impératif d’une opération de myopie PKR ou Lasik
Les lasers excimers de dernière génération permet de délivrer les impacts de laser plus rapidement d’où des résultats plus précis et plus reproductibles. Il est souhaitable que le chirurgien ait accès aux différrents lasers excimers existants et en ait l’expérience. Cela qui va lui permettre de choisir pour chaque cas celui qui donnera le meilleur résultat.
La qualité de la vision
La raison du développement de la chirurgie réfractive est la satisfaction du patient. Pour atteindre ce but il faut distinguer deux objectifs:
– le premier est l’acuité visuelle (les 10/10èmes). C’est l’objectif recherché depuis le début de la chirurgie réfractive.
– le second objectif encore plus important est la qualité de la vision. C’est aujourd’hui, le le principal facteur de satisfaction des patients après chirurgie réfractive. Voir sans lunettes, certes, mais surtout bien voir.
La chirurgie réfractive est passée d’une chirurgie standard où chaque patient était traité de façon identique en fonction de son chiffre de myopie à une chirurgie personnalisée, optimisée, en fonction de chaque cas.
Il est possible d’adapter le profil de chaque traitement pour améliorer la qualité de la vision et éviter les effets secondaires. Ce n’est possible qu’avec un chirurgien exercé possédant un matériel moderne.
Chaque patient est différent et, en fonction de chaque situation, le chirurgien doit avoir pour souci d’obtenir la meilleure acuité visuelle possible ET la meilleure qualité de vision.
La chirurgie optimisée
Voir : Obtenir la meilleure vision pour une opération de myopie laser
Un traitement optimisé comporte dix points :
1•recherche de la sécurité et de l’absence de complications.
2•suppression des effets secondaires.
3•recherche de la meilleure acuité visuelle possible. Une technique optimisée donne fréquemment une acuité visuelle de 12 à 15/10 voire plus.
4•recherche de l’épaisseur de cornée restante la plus importante possible.
5• recherche de la plus grande zone de traitement possible à adapter à la taille de la pupille diurne et nocturne.
6• centrage optimal du traitement enregistré par rapport à l’iris (reconnaissance irienne) garantissant une adéquation optimale entre le profil établi et son site de délivrance sur la cornée.
7• gestion de la presbytie à partir de la quarantaine.
8• prise en compte des variations de la myopie et de l’astigmatisme en fonction de la taille de la pupille et particulier la nuit (myopie nocturne).
9• correction de l’astigmatisme de bas degré (gestion de la rotation de l’oeil en position couché et des mouvements de rotation de l’œil durant le traitement) et d’ordre supérieur (aberrométrie).
10•correction des aberrations optiques pré-opératoires et diminution des aberrations optiques induites par le traitement.
Comment corriger les défauts de la vision constitués par les aberrations optiques ?
La qualité de vision est d’autant meilleure, qu’il restera moins d’aberrations optiques. Les aberrations optiques sont plus importantes lorsque la pupille se dilate en ambiance nocturne, ou quand la lumière baisse (éclairage ambiant faible, crépuscule, pluie ou brouillard). Elles entraînent une baisse de qualité de la vision pouvant être à l’origine des phénomènes de vision floue, de halos, d’éblouissement, d’images fantômes, de dédoublement, de baisse du contraste.
La principale cause d’aberration optique après chirurgie cornéenne, est représentée par la modification de la géométrie cornéenne, d’autant plus importante que la myopie était plus forte. La forme physiologique de la cornée est asphérique c’est-à-dire plus cambrée au centre et s’aplatissant de plus en plus vers la périphérie. Après chirurgie, la forme s’inverse et devient plus plate au centre, plus cambrée en périphérie. Cette nouvelle forme génère des aberrations optiques car les rayons lumineux passant par le centre de la pupille ne convergent pas sur la rétine au même endroit que ceux passant par la périphérie de la pupille. Ce phénomène est accentué quand la pupille est dilatée en ambiance nocturne ou quand elle est déjà large en pré-opératoire.
L’aberrométrie est un examen mesurant les aberrations optiques, imperfections visuelles de l’œil, qui est un système optique imparfait.
Le traitement personnalisé guidé par l’aberrométrie.
Son but est de réduire les aberrations optiques de haut degré pour une meilleure qualité de vision.
Il s’adresse aux patients qui ont des aberrations optiques élevées, aux patients ayant une pupille large en basse luminance.
Il permet de traiter avec précision l’astigmatisme grâce à la reconnaissance irienne par un eye-tracker multidirectionnel et rotationnel. Le laser effectue le traitement en tenant compte de l’éventuelle rotation de l’oeil en position couché.
Le traitement personnalisé permet une économie tissulaire cornéenne en creusant la cornée de 15 à 20% de moins qu’un programme classique.
Le traitement asphérique guidé par la mesure de l’asphéricité de la cornée
Son but est de donner une surface cornéenne avec un rayon de courbure plus physiologique compensant les aberrations optiques liées au changement de forme de la cornée. Il permet de réduire ces aberrations optiques, d’augmenter la zone de traitement pour une meilleure qualité de vision et d’augmenter la profondeur de champ pour la lecture.
Le traitement asphérique est indiqué en cas de forte myopie, de pupille large en basse luminance, coefficient pré-opératoire d’asphéricité élevé, aux patients désirant avoir une vision nocturne la meilleure possible.
Il permet en outre d’améliorer la profondeur de champ en vision de près ce qui est utile chez le sujet presbyte ou de plus de 40 ans, proche de la presbytie.
Combien de temps avant l’intervention faut-il arrêter le port des lentilles ?
2 semaines avant l’intervention : les lentilles rigides doivent être enlevées, surtout si vous portez des lentilles rigides depuis longtemps car elles peuvent modifier la forme de la cornée par compression. Une semaine avant l’intervention: enlever les lentilles souples.
Dans une opération de myopie PKR les deux yeux sont-ils opérés en même temps ?
Oui surtout si l’activité professionnelle doit être reprise le 5è jour.
La question d’une opération de myopie PKR bilatérale d’emblée, n’est pas tranchée à l’heure actuelle. Certains préfèreront attendre quelques jours ou quelques semaines pour opérer le deuxième oeil, alors que d’autres opèreront les deux yeux au cours de la même séance.
– Si les 2 yeux n’ont pas été opérés en même temps, en cas de faible myopie, les anciennes lunettes pourront être portées en ayant fait installer un verre neutre du côté opéré. Cependant, la différence entre les deux yeux sera maintenant gênante, entraînant un inconfort surtout si vous aviez une forte correction (plus de -3 dioptries de myopie) et vous supporterez difficilement vos lunettes. Soyez prudent en conduisant en voiture car votre vue en profondeur n’est pas bonne, tant que le deuxième oeil n’a pas été opéré.
– Bien entendu, cette question ne se pose pas si les 2 yeux ont été opérés le même jour.
Comment se passe l’opération de myopie PKR ?
– Après retrait de l’épithélium, le laser excimer est activé. Les impacts de laser sont totalement indolores. Ils s’accompagnent d’un bruit de crépitation et se délivrent en quelques secondes.
Vous verrez une petite lumière rouge au-dessus de vous qui vous servira de point de repère et que le chirurgien vous demandera de fixer pour aligner le faisceau laser. Vous devrez fixer pendant toute l’intervention cette lumière rouge. Garder cette fixation est très simple.
– Il est très important de se concentrer sur le fait de maintenir la tête dans sa position initiale sans bouger le menton.
– Un champ de protection sera placé sur votre visage. Gardez les deux yeux ouverts sous le champ.
– Votre oeil sera tenu ouvert par un écarteur; ceci vous empêchera de cligner.
– Si vous bougez, si votre fixation n’est pas satisfaisante, ne craignez rien : le dispositif d’eye-tracker stoppe le laser automatiquement le temps que vous repreniez la fixation. Mais la régularité du traitement cornéen est meilleure lorsque l’oeil est immobile (la plupart des patients y arrivent très bien).
La chirurgie de la myopie par PKR est-elle douloureuse ?
– Non. L’intervention est totalement indolore, plus confortable que pour un lasik. L’anesthésie est locale par instillation de 3 gouttes de collyre, tout juste avant l’intervention qui procureront une totale insensibilité. L’intervention se déroule sous microscope opératoire, vous ne ressentirez aucune douleur et ne verrez pas les instruments. L’intervention n’est ni traumatisante ni douloureuse.
Combien de temps dure l’opération de myopie PKR ?
– 10 minutes par œil, environ. La durée du laser dure quelques secondes. Si l’acte chirurgical est court pour le patient, les préparatifs, en revanche, demandent beaucoup plus de temps du fait de leur extrême minutie et des nombreux tests de sécurité à effectuer sur les appareils. Le séjour à la clinique (examens et intervention) dure 1 heure..
Des lentilles-pansement sans correction sont placées en fin d’intervention sur chaque oeil. Elles permettent une cicatrisation plus rapide. Elles seront retirées au cabinet le 3è jour après l’opération.
Comment se passent les suites post-opératoires ?
– Le patient est souvent surpris de l’étonnante facilité avec laquelle s’est passée l’intervention. En fin d’intervention, il peut regagner son domicile. Le temps de séjour à la clinique est en général d’une heure.
– En partant, la vision est floue mais suffisante pour rejoindre votre domicile.
– Les suites opératoires sont plus importantes que pour un lasik : Après l’effet de l’anesthésie, vous pouvez ressentir un larmoiement important, des picotements, une sensation de corps étranger, de grain de sable ou de brûlure. Parfois des douleurs. L’ordonnance vous explique la façon de les supprimer.
Quels sont les symptômes habituels après une chirurgie de myopie PKR ?
– Pendant quelques jours, surtout les premières 48 heures, il peut exister : inconfort, gêne oculaire, brûlures, sensation de corps étranger, rougeur, sensibilité à la lumière, larmoiement. Les douleurs réputées comme habituellement très intenses sont en fait peu importantes grâce au traitement adapté prescrit.
– Il faut porter des lunettes de soleil pour la rue en cas d’éblouissement
– Pendant plusieurs semaines: sécheresse oculaire, éblouissement, difficultés à conduire la nuit
– La sensation la plus commune est la sécheresse de l’oeil, à éviter par l’instillation de larmes artificielles pendant plusieurs semaines surtout le soir au coucher.
– Prévenez votre chirurgien en cas de troubles, en particulier si les symptômes initiaux réapparaissaient après une période d’accalmie
Y a t-il des douleurs post-opératoires ?
– Les suites opératoires sont réputées en principe comme pouvant être très douloureuses, contrairement au lasik. Cependant un traitement post-opératoire adapté institué par un chirurgien expérimenté est de supprimer quasi-totalement les douleurs post-opératoires.
Quelles précautions doivent être prises après une opération de myopie par laser de surface ?
– Les précautions sont à prendre pendant une semaine et visent à éviter un traumatisme oculaire ainsi que tout risque infectieux.
– Les 3 premièrs jours: ne pas frotter l’oeil.
– Le lavage des cheveux, les douches sont autorisées dès le lendemain mais en évitant le contact de l’oeil avec l’eau et le savon.
– La piscine et les bains de mer sont possibles au bout d’une semaine.
– Il n’y a plus aucun risque de traumatisme au bout d’une semaine dès la cornée cicatrisée puisqu’il n’y a pas de création de volet cornéen comme dans le Lasik.
Quels signes peuvent évoquer une éventuelle complication ?
En cas de douleurs importantes, d’un oeil qui devient rouge ou d’une baisse de vision après la période post-opératoire de 4-5 jours où la vision était devenue bonne, il faut contacter rapidement le chirurgien.
Le haze (voile cornéen lié à la cicatrisation) peut survenir à partir de 3 semaines. Il entraîne un flou visuel. Il est important de le prévenir par une application de mitomycine sur la cornée en fin d’intervention. Ce produit rend cette éventualité très rare et modérée. Ce produit n’étant pas commercialisé, il faudra vous le procurer sur ordonnance avant l’intervention à la Pharmacie Centrale des Hôpitaux de Paris.
Quand auront lieu les contrôles post-opératoires ?
Ces rendez-vous ont lieu au cabinet le 1er jour, le 3e jour (suppression des lentilles-pansement), 7 jours, et à 1 mois, 2 mois, 3 mois. Un traitement par collyre cortisoné est institué pendant cette période et arrêté progressivement pour guider la cicatrisation (éviter le haze) et maintenir le résultat visuel (éviter la régression). Il ne doit pas être interrompu brutalement. Des larmes artificielles seront en outre prescrites pour lutter contre la sécheresse oculaire.
Comment va évoluer la vision après une PKR ?
La vision peut être à 10/10 quelques minutes après l’opération. Elle est en moyenne de 5/10 à J1, plus faible à 4/10 à J2 et J3, puis remonte à 8-9/10 à J4 et J5.
Dès le lendemain, la vision est très nettement améliorée. Il persiste un flou en vision de loin avec sensation de dédoublement des images.
La vision peut demander plusieurs semaines avant de se stabiliser. Pendant cette période il existe des fluctuations de la visions variables selon les individus. Cependant la période la plus difficile est réduite en général à 3-4 jours et la vision est bonne après ce délai.
Des difficultés à la lecture, des troubles de la vision nocturne sont possibles au cours des premiers jours post-opératoires.
La lecture est parfois difficile surtout chez les sujets proches de la quarantaine.
Au bout d’une semaine, en général, la vision s’améliore pour devenir bonne de loin comme de près, d’autant plus rapidement que la myopie de départ était faible et le sujet plus jeune. Les patients signalent une impression de léger flou, qui se dissipe progressivement au cours des 15 premiers jours environ.
La récupération défintive de la vision est plus lente que pour un lasik : elle peut demander plusieurs mois pendant lesquels il y a un amélioration progressive de la vision. Ce délai est d’autant plus long que la myopie de départ est importante.
Au bout de combien de temps peut-on reprendre le travail ?
– 20% des patients se sentent capables de travailler à J1, 50% à J2, 60% à J3, 90% à J4, 100% à J5. La reprise du travail donc possible au bout de 5 jours, souvent 4 jours, parfois 3 jours. Pour la sécurité sociale, l’opération au laser est une chirurgie de confort et ne peut donc pas donner lieu à un arrêt de travail.
Au bout de combien de temps peut-on faire du sport ?
– Ne prévoyez pas d’activités importantes ou sportives dans les jours qui suivent l’intervention. Tous les sports même violents peuvent être pratiqués sans risque au bout d’une semaine dès la cornée cicatrisée, contrairement à l’opération par lasik.
Au bout de combien de temps peut-on s’exposer au soleil après une PKR ?
– L’exposition au soleil est possible 3 mois après un laser de surface. En attendant il faut porter des lunettes de soleil à l’extérieur en cas d’ensoleillement intense ou prolongé.
Quels sont les risques particuliers de l’opération de myopie PKR ?
Les risques sont faibles, mais ils existent comme pour tout acte chirurgical.
La sous-correction
L’effet chirurgical obtenu peut être insuffisant. Cette sous correction est parfois souhaitable chez les sujets plus âgés (à partir de 40 ans) pour retarder l’apparition de la presbytie (difficulté à lire de près). Cet état peut être corrigé par le port occasionnel de lunettes ou de lentilles. Un retraitement complémentaire au laser est possible. Par PKR mais pas avant un délai de 6 mois au minimum, voire un an. Elle se rencontre surtout en cas de forte myopie ou d’astigmatisme important ou oblique.
La sur-correction
Ceci se traduit par une hypermétropie, c’est-à-dire par la nécessité d’accommoder pour voir de loin et surtout de près. Ceci est rarement gênant chez les sujets plus jeunes (avant 35 ans). Mais elle peut pénaliser la vision rapprochée et la lecture chez les sujets plus âgés (à partir de 35 ans). Dans ce cas le port occasionnel ou permanent de lunettes peut corriger cet état. Dans les cas les plus importants, un retraitement complémentaire au laser est possible.
Une hypermétropie transitoire est fréquente; le patient sera averti de cette possibilité qui perturbe la vision de près. Le travail peut parfois être difficile quelque temps, tant que cette hypermétropie n’a pas diminuée.
L’anisométropie
On désigne par ce terme la différence de puissance optique entre les deux yeux induite par la chirurgie, lorsqu’un seul œil a été corrigé, en attendant l’intervention du second œil. Si cette différence est modérée (inférieure à 3 dioptries de myopie), un verre neutre peut être adapté sur la monture habituelle. En cas de différence importante (correction unilatérale d’une myopie forte bilatérale), entraînant une diplopie binoculaire (vision double disparaissant lorsque l’on ferme l’un des yeux) il peut être nécessaire de porter une lentille de contact sur l’œil non opéré, en attendant l’intervention sur cet œil.
L’astigmatisme régulier ou irrégulier
L’astigmatisme correspond à une perte de la régularité de la surface de la cornée induite par l’intervention ou la cicatrisation. L’effet de l’astigmatisme sur la vision non corrigé est variable en fonction de son degré, et se traduit par une limitation de la vision sans correction, et plus rarement par une diplopie monoculaire (vision double persistant lorsque l’on ferme l’autre œil). Le plus souvent, cet effet peut être compensé par le port occasionnel ou permanent d’une correction par lunettes ou par lentilles de contact. Rarement, l’astigmatisme peut être responsable d’une réduction de la meilleure acuité corrigée. La cicatrisation de la cornée peut faire régresser partiellement ou totalement cet astigmatisme pendant 12 à 18 mois. En cas de persistance d’une gêne significative au-delà de cette période, un retraitement par PKR demeure possible mais les résultats en sont aléatoires.
Les problèmes de qualité de vision après une opération de myopie PKR
Des troubles fonctionnels sont rapportés par les patients, alors que l’acuité visuelle obtenue sans correction est jugée très satisfaisante par ailleurs. Il peut s’agir d’une baisse de la résistance à l’éblouissement. Par exemple, occasionnée par les phares de voiture lors de la conduite nocturne. Images parasites surtout auprès des lumières, d’éblouissement). Impression de vision « grisée » (gêne à la lecture dans des conditions d’éclairage médiocre par exemple). Ou encore perception de halos lumineux autour des sources de lumière vive (notamment la nuit). La majorité de ces problèmes est bien tolérée et le plus souvent rapidement réversible en quelques semaines à quelques mois. L’éblouissement nocturne est la gêne la plus fréquentes des forts myopes, même bien opérés.
La sécheresse oculaire
De nombreux sujets optant pour la chirurgie réfractive au laser excimer, présentent une intolérance aux lentilles de contact, en raison le plus souvent d’une sécheresse de l’œil. Après une chirurgie de la myopie PKR, il est fréquent d’observer la persistance d’une gêne occasionnelle chez ces patients (picotements réguliers, un inconfort et une sensation de corps étranger) Elle s’améliore en quelques mois avec l’instillation de collyres lubrifiants (larmes sans conservateurs).
L’infection de la cornée
L’infection oculaire est exceptionnelle après chirurgie réfractive. De rares cas d’infection cornéenne ont été décrits, après une opération de myopie PKR, pouvant aboutir à la formation d’un abcès de cornée, et d’une cicatrice gênante pour la vision. La surveillance postopératoire, notamment en cas de port de lentilles de contact thérapeutique, permet de dépister une infection débutante et de mettre en route les traitements appropriés.
Le retard de cicatrisation
L’épithélium que l’on enlève avant l’application du laser excimer peut être long à cicatriser et entraîner une douleur persistante. Des traitements permettent de favoriser cette cicatrisation.
Le Haze cornéen
C’est une complication qui n’existe que pour l’opération de myopie PKR. Il s’agit d’une opacité située dans la cornée, qui trouble la vision et qui tend à diminuer avec le temps. Cette opacité est due à une production de collagène anormal. En cas d’absence d’amélioration on est parfois obligé de mettre des collyres puissants, avec une surveillance étroite car ces collyres peuvent eux-mêmes générer des complications (glaucome). Plus la myopie à traiter était importante et plus le haze risque d’être important et difficile à gérer.
Avantages et inconvénients de chaque technique de chirurgie réfractive